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   En six mois, la ville n’a pas changé, à première vue. Les travaux de la ceinture périphérique compliquent toujours son approche, et passé aux pieds des arènes majestueuses, on suit quelques rues tristes pour approcher les allées Paul-Riquet, centre névralgique d’une commune aux allures sinistrées. Les temps bénis de la vigne florissante et du rugby triomphant sont loin.

 

À y regarder de plus près, pourtant, un air nouveau plane sur l’artère centrale. Ce marché qui n’existait pas avant l’été donne un air de vie tranquille à l’esplanade manifestement plus propre. De chaque côté, une voiture de la police municipale veille. Tout cela porte la marque de Robert Ménard, le nouveau maire. C’est sans surprise : il avait tout annoncé pendant sa campagne.

On peut lui faire remarquer qu’en dehors des allées Paul-Riquet, la ville est toujours aussi sale, il rebondit évidemment :

« Je ne peux pas tout faire en six mois ! » Imparable. Calé dans son nouveau fauteuil, l’ex-président fondateur de Reporters sans frontière semble d’ailleurs hors d’atteinte. Une sorte d’état de grâce. S’il se promène dans la rue, on vient le saluer, le remercier, l’encourager… « Je suis en train de redonner aux Bitterois l’envie de leur ville », sourit-il tranquillement.

 

Robert Ménard a presque pris Béziers par surprise. Il y a six mois, Raymond Couderc, l’ancien maire, n’y croyait pas un seul instant. « Mais au bout de quatre mandats,il était usé, déconnecté, jubile Ménard. Je veux être un maire de rupture. » Pour l’instant, cela semble marcher.

Mais Aimé Couquet, conseiller municipal communiste, semble dire que le maire Ménard n’est qu’une illusion : « C’est un arriviste. Et un populiste. Toutes les mesures qu’il prend visent les mêmes personnes : les pauvres et les Maghrébins. » Cet ancien rugbyman est la seule voix d’opposition qui demeure audible. Ménard balaie d’un sourire tranquille. Il préfère poser devant l’affiche d’Éric Zemmour, qu’il fait venir en premier invité d’un nouveau cycle de conférence qu’il a intitulé « Béziers libère la parole. » Le deuxième invité sera Philippe de Villiers. « Des gens comme moi : pleins de bon sens », se rengorge-t-il en serrant encore quelques mains. Avant de se retourner : « Et en plus, le rugby gagne à nouveau !… »

Six mois après l’élection de onze maires Front national, nous sommes allés voir comment ces communes vivent la nouvelle ère municipale. Premier reportage à Hayange en Moselle, puis nous sommes allés à  Béziers et Fréjus avant de nous rendre, plus près, à Hénin-Beaumont.

« Marine ne nous impose absolument rien. » Fabien Engelmann a beau être un débutant de 35 ans de la gestion municipale, le maire Front national d’Hayange cherche d’abord à rassurer. Tout juste concède-t-il des coups de fil pour « un renseignement technique ou juridique », à l’économiste héninois Jean-Richard Sulzer, à l’expérimenté perpignanais et numéro 2 du parti, Louis Aliot, ou au vice-président chargé des élections (et des contentieux), Jean-François Jalkh. Personne n’est sous tutelle, nous dit-on au FN. Il a donc fallu apprendre vite. Parfois dans la difficulté. Remobiliser des services municipaux, plus que partagés sur la nouvelle tendance du pouvoir (un ancien de la CGT élu à Hayange)… Sans surprise, une mairie FN s’appuie sur des fondamentaux : audit financier, baisse des impôts (quand c’est possible), économies budgétaires, réduction de l’endettement, embauches à la police municipale,soin apporté à la propreté de la ville. C’est en quelque sorte un tronc commun. Il faut également noter une légère tendance à la revanche sur des associations marquées politiquement (la Ligue des droits de l’homme n’a plus de local gratuit à Hénin et Fréjus) ou chéries par le pouvoir précédent (assos sociales et sportives à Fréjus, un club de foot à Hayange). Toutefois, on lui sait gré d’avoir évité jusqu’ici les dérapages anticonstitutionnels ou xénophobes des années 90 (Marignane, Toulon, Orange, Vitrolles). On ne peut comparer le travail programmatique fouillé, la vision de l’investissement et le niveau de l’équipe à Hénin-Beaumont ou Fréjus avec les secousses désordonnées d’Hayange (deux directrices générales des services, trois retraits de délégations d’adjoints, un recours à la commission des comptes de campagne, des plaintes) ou les budgets timides à Cogolin ou au Luc dans le Var. Sous sa casquette de secrétaire général, Steeve Briois ne s’en cache pas. Le FN a besoin de former des cadres à l’exercice du pouvoir pour progresser, s’installer. On demande rarement sur trois pages et autant de jours le bilan après six petits mois de maires PS ou UMP. Le Front, ici municipal, se sait sous observation. Restera-t-il un cas à part ?

Nos reportages dans les nouvelles villes FN

HAYANGE. Vu du haut, de la statue de la Vierge et des collines, Hayange semble écrasé par le glorieux passé de la vallée de la Fensch. Entre les hauts-fourneaux sous cocon du Patural et ce sidérant pont autoroutier qui survole le centre. En un clin d’oeil – cinq ans –, le FN et Fabien Engelmann y ont fait leur lit, au Konacker, à Marspich et Saint-Nicolas-en- Forêt comme dans le centre :  ictoire en quadrangulaire (34,7 %) pour éjecter le maire PS, Philippe David, incapable comme tant d’autres d’affronter l’autocritique (27,2 %, 28,3 % pour la droite). « On n’est pas fou : quand on est une ville Front national, on est observé à la loupe. » Entouré de sa nouvelle directrice générale des services (la précédente est partie avant la fin de sa période d’essai pour « incompatibilités d’humeur ») et de son responsable de la communication, Fabien Engelmann sort son programme de mars et assure : « En six mois, on en a fait beaucoup plus que la précédente majorité socialo- communiste pendant six ans. » Soit.

PLUS BELLE LA VILLE

On décortique (lire ci-dessous) : « Un programme réaliste, sans fausses promesses.Les gens attendent ça : sécurité, propreté et payer moins d’impôts. Rien de plus. Les gauchos nous emmerdent avec leurs projets inutilesà 20 ou 30 millions d’euros. » « Des mesures gadgets et visuelles, la peinture bleue (pas marine), des pots de fleurs, des mendiants évincés, des bouchers halal intimidés », conteste Gilles Wobédo, de l’association Hayange plus belle ma ville. « Je ne suis pas certain que cette caricature de politique lui porte préjudice. D’où notre choix de retravailler le collectif », juge Marc Olénine, son compère. On a beau revenir à la charge sur l’investissement, la politique économique, le chômage (13 %), on est frappé par l’absence de vision, d’ambition du maire pour sa ville de 16 000 habitants : « On espère l’arrivée d’un cordonnier, d’un boucher traditionnel (comprenez, pas halal) et d’habitants si possible imposables. » Point. Au-delà des réformes cosmétiques vite mises en place, ça tangue pour le maire. Sa première adjointe, Marie Da Silva, l’accuse de n’avoir pas inscrit ses dons de plusieurs milliers d’euros dans les comptes de campagne. La commission idoine pourrait bientôt rendre inéligible le maire de 35 ans. 












Deux autres adjoints ont aussi perdu leur délégation pour l’avoir accusé de manipuler le vote contre Mme Da Silva. « Ils ont voulu profiter de leur position », rétorque le Premier magistrat. Plainte pour abus de confiance d’un côté, diffamation de l’autre, les conseils municipaux sont sous pression. Comme les services de la ville, affirme Hugues Miller, délégué syndical CGT. « Je suis un ancien de la CGT, ils me détestent. Ce sont avant tout des militants politiques », griffe Fabien Engelmann. Celui-ci a fait signer une note rappelant le devoir de réserve au personnel du Centre communal d’action sociale (CCAS). « Le climat n’est pas serein », estime le syndicaliste qui évoque l’entretien préalable d’un ouvrier (abandon de poste pour une broutille), le départ d’une agente pour avoir défendu sur Facebook une amie après une altercation avec Engelmann. Mais au marché du jeudi matin comme au foot, on se moque de l’étiquette FN et des tensions. « Tout ce que je vois, c’est que la ville est plus propre, plus belle », note une maman au bord du terrain synthétique du stade Guy-de-Wendel. « Y’avait de drôles de gars à la fête du cochon », grimace une autre pour évoquer les extrémistes en goguette à Hayange le 14 septembre. Une troisième tranche le débat : « remarquez, il y a bien la fête du mouton à Marspich. »

« La stratégie du maire est de s’attaquer à ce centre social et de laisser mourir les autres…"
FAHMI DRICI

CHAPITRE 1

Hayange, son passé glorieux, sa peinture bleue

CHAPITRE 2

Robert Ménard jubile à Béziers

" L'incompétence a fait exploser son équipe."

Loïc François, président du FC Hayange

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Fiscalité - Économie

Baisse de quatre points des impôts locaux. Baisse des indemnités du maire et des adjoints. Plan d’économie des fonctionnements

à la mairie.

Sécurité

Limogeage de l’ancien chef de la police municipale et embauche de

dix nouveaux policiers. Dont un maître-chien. « Il y aura aussi une police montée, parce que c’est beau », dit Robert Ménard. Couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans,

entre 23 heures et 6 heures, dans

le centre-ville et le quartier

de La Devèze.

Culture

Entrée gratuite des musées

pour les Biterrois.

Propreté

Interdiction du linge aux fenêtres,

et de cracher sur la voie publique.

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   Une mosquée en construction, au milieu du quartier de La Gabelle. L’un des trois quartiers « sensibles » – on dit aussi « populaires » – de la ville.

« Rien à voir avec ceux de la banlieue parisienne », dit Fahmi Drici, directeur du centre social, qui en vient, justement, de la banlieue parisienne. Des immeubles propres, des rues tranquilles où, de l’avis général, on ne déplore pas de trafics illicites.


Cette mosquée dont les contours se dessinent aujourd’hui avec précision a été l’objet de rudes débats, durant la campagne de David Rachline, candidat du Front national. Comme un symbole.


Élu maire, il observe l’achèvement des travaux en guettant deux recours administratifs déposés avant son arrivée à l’hôtel de ville. « Mais il a déjà fait très mal à La Gabelle, dit Fahmi Drici, en supprimant 130 000 des 240 000 euros de la subvention municipale au centre social. » Résultat : la plaque tournante de la vie sociale de ce quartier doit licencier deux personnes. Pour l’instant. « Sa stratégie est de s’attaquer à ce centre social parce qu’il est le plus solide financièrement, et de laisser mourir les deux autres. » Fahmi Drici est combatif, mais il sait que le combat sera rude.









Il l’avait compris sitôt les résultats de l’élection proclamés. Et il n’est pas le seul. Ce soir-là, Isabelle Le Buzulier, Patrice Quinion et Alain Fortuit décidaient de créer l’Observatoire de la démocratie locale. Depuis, ils ont étendu leur domaine d’observation aux communes de Cogolin et du Luc, également tombés dans l’escarcelle du FN. Aujourd’hui, des citoyens inquiets, des membres d’associations, des syndicalistes les ont rejoints…

« C’est une réunion de personnes, mais ce n’est pas facile : même la Ligue des droits de l’Homme ne peut plus se réunir. Elle n’a plus accès au local qu’on lui prêtait. » Voilà qui nous rappelle quelque chose. « Il s’agit de marquer le FN à la culotte, de faire la démonstration qu’on peut bien vivre ensemble », dit Isabelle Le Buzulier. Et alors ? « Pour l’instant,on relève surtout une volonté de tout contrôler, dit Alain Fortuit. Mais il est évident qu’ils veulent faire de Fréjus une vitrine. C’est une grande ville. Ils ne commettront donc pas d’erreurs. »

"Les gens attendent ça : sécurité, propreté et payer moins d’impôts. Rien de plus."

Après Hayange, et avant Hénin-Beaumont, passons à Fréjus, où David Rachline s’est imposé en six mois, et le cas particulier de Béziers, où Robert Ménard a gagné avec le soutien de Marine Le Pen mais sans l’étiquette FN. L’effet est le même.

" Je ne suis pas certain que sa caricature de politique lui porte préjudice. C'est pour cela que nous avons fait le choix de retravailler le collectif, le vivre ensemble."

Marc Olénine, opposant Hayange plus belle ma ville

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SES

PREMIÈRES MESURES

" On arrive à travailler, mais sous pression, avec des intimidations."

Hugues Miller, délégué syndical CGT des agents territoriaux


LE CHIFFRE

12

Soit les communes, sur
36 767, gagnées par le FN
(Fréjus, Le Luc, Cogolin,
Marseille 7e secteur,
Beaucaire, Le Pontet,
Mantes-la-Ville, Hayange,
Villers-Cotterêts,
Hénin-Beaumont) et le
Rassemblement bleu marine
(Béziers). Une élection peut
être invalidée au Pontet
(émargements suspects) et
un maire risque l’inégibilité
à Hayange (comptes de
campagne).

De fait, David Rachline est devenu un « poids lourd » du FN en six mois. Après la mairie, il a raflé le siège de sénateur qui ne lui semblait pas promis. « Il n’avait pas le nombre de grands électeurs requis, normalement. Certains élus ont “glissé”, semble-t-il… »


Et pas seulement des élus. En ville, près du port, bien en dessous des cités, on trouve une population bien plus favorable au maire. Des employés municipaux aux commerçants, sa disponibilité et son entregent séduisent. « Mon intention est de pacifier l’ambiance de cette ville, pas d’engager la polémique. » David Rachline est tout en rondeur, volontairement apaisant, il réussit à garder le sourire pour évoquer « les troubles, l’insécurité, les problèmes liés à l’immigration » qu’il garde au rang de ses préoccupations.



Six mois sans accroc. Ou presque : on lui reproche d’avoir confié l’audit de la ville et les animations estivales à des proches du FN. Finement, il réplique : « C’est interdit ? » Comme un pro. Dans la peau de l’incarnation de l’avenir de son parti, David Rachline, enfant de Fréjus, semble y prendre son élan.

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PROGRAMME

Premiers bilans

Fiscalité.

Maintien du taux d’imposition, alors qu’une baisse avait été promise. « Vu l’état des finances de la ville, ce n’était déjà pas évident », dit le maire, qui se dit pragmatique. Pour une baisse d’impôts, « il faudra attendre à mi-mandat ».

 

Budget.

Les subventions aux associations ont fondu – au moins pour certaines. Les centres sociaux, notamment. L’un d’eux devra même fermer. « Il sera confié à des gens en qui j’ai confiance », dit David Rachline, qui reprochait à la directrice des liens avec le PS. Ce qu’elle nie.

 

Dette.

En vendant certains terrains, notamment à des promoteurs, « nous avons désendetté la ville de 10 millions d’euros », annonce le maire. Ce que certains membres de l’opposition contestent.

 

Habitat.

D’une pierre, deux coups. La vente de ces terrains doit amener la construction de logements sociaux. « On nous les annonce « avec piscine », dit Isabelle Le Buzulier. « Je suis curieuse de voir ça ! »

CHAPITRE 1 : Hayange

CHAPITRE 2 : Béziers / Fréjus

CHAPITRE 3 : Hénin-Beaumont

CHAPITRE 3

Hénin-Beaumont

Troisième et dernier volet de notre enquête sur les villes passées au FN il y a six mois. On termine avec la régionale de l’étape : Hénin-Beaumont. Une commune où le maire Steeve Briois et son équipe ont vraisemblablement choisi d’appliquer à la lettre, la dédiabolisation voulue par Marine Le Pen.

– « Au revoir, M. le maire FN... »

– « C’est M. le maire d’abord. »

Ambiance saisie sur le vif, mardi au marché d’Hénin-Beaumont. Cache-nez solidement attaché autour du cou, Steeve Briois est venu à la rencontre des Héninois, sur ce marché qu’il a arpenté de long en large en période de campagne électorale. Depuis, il y a eu le 23 mars et une victoire dès le premier tour avec 50,26 % des suffrages exprimés. Alors mardi, le marché avait recouvré un calme relatif, à l’abri, pour un temps, des caméras et des micros. Pourtant, aujourd’hui encore, la simple vue d’un appareil photo suscite des « Oh non ! » dégoûtés de la part d’une population héninoise lassée d’être montrée du doigt par les médias. On en trouve tout de même qui parlent. Et volontiers encore. Pauline et Ginette, deux inséparables de quelques printemps chacune, qui tirent leur chariot entre les étals : « On est contentes, enchantées avec Steeve. Il se donne quand même ! En réparation de voiries, tout est fait, ils ont mis des ralentisseurs, c’est bien. » Pourtant, Pauline le reconnaît , elle « avait peur du FN ». La voilà, visiblement, rassurée.


Non loin de là, un commerçant marocain se démène comme un beau diable pour vendre des vêtements :

– « Je te le fais à 25 €, ça va ? »

– « Non, c’est trop cher. » 


Ce n’est un secret pour personne, l’écrasante majorité de la population héninoise ne roule pas sur l’or. On interroge une mère et sa fille qui passent : « La politique, ça m’écoeure. Mon mari a travaillé 42 ans et j’ai 720 € par mois pour vivre. On fait comment ? » La pauvreté, un bon terreau pour les idées du Front national ? Notre commerçant marocain en est persuadé : « Ici, les gens ne sont pas racistes. Ceux qui votent FN, ce sont ceux qui n’ont rien. » 

" Moi, je suis plutôt à l’extrême gauche. Mais il faut reconnaître qu’il y a moins de passe-droits avec lui."

Six mois que son action est scrutée, disséquée, analysée au quotidien… Que ses adversaires guettent un providentiel faux pas et que la peur annoncée sur la ville s’est volatilisée à l’épreuve du réel. Car Steeve Briois, son ambition pour Hénin-Beaumont et ses remèdes pour remettre cette ville de 27 000 âmes dans le sens de la marche, cela fait si longtemps qu’il les peaufine qu’il n’a guère mis longtemps avant de trouver son rythme de croisière. Le temps de respecter les procédures pour s’entourer d’un staff opérationnel (le DGS était en poste à Issy-les-Moulineaux ; le directeur de cabinet fut directeur général des services techniques à Avon-Fontainebleau) et le nouveau maire et son équipe se sont lancés dans la mise en place d’un plan d’économies qui, en cet automne, commence à porter ses fruits. En gros, les entreprises qui, jusqu’alors, remportaient « naturellement » les marchés prennent de plein fouet une saine mise en concurrence qui se traduit déjà par plusieurs centaines de milliers d’euros d’économies : travaux publics, téléphonie, chauffage… Partout les marchés désenflent, avec une telle facilité qu’on se demande bien pourquoi les prédécesseurs de Steeve Briois n’ont pas opté pour cette pratique salvatrice. « C’est un travail de gestion de l’argent public qui n’avait jamais été fait ici jusqu’alors et nous permettra en plus de réinvestir », commente le maire. Qui revendique privilégier une attitude pragmatique, « il n’y a pas d’idéologie, ce que nos adversaires attendaient de nous… »















 

 

« ILS ÉTAIENT TERRORISÉS ! »

Pas d’idéologie, sauf à deux reprises : lorsqu’en avril, la municipalité déniche de son local la Ligue des droits de l’homme – « mais ils n’avaient jamais payé de loyer » – et quand le maire prend un arrêté anti-mendicité agressive, annulé en juillet par décision du tribunal administratif… saisi par la LDH. « On va le représenter, mais de manière consistante » commente Steeve Briois. Un maire dont on redoutait le profil croque-mitaine et qui, depuis 6 mois, surfe sur une popularité rappelant les premières années Dalongeville : « En mairie, des gens pleuraient après l’élection. Ils étaient terrorisés. Maintenant c’est avec ces gens-là qu’on a les meilleurs rapports, parce qu’ils ont pu nous juger. Ce n’est pas un parti politique qui dirige Hénin-Beaumont mais une équipe qui y était préparée ! »

" On étudie dans le détail les secteurs où faire
des économies. Nous n’agissons pas à la petite
semaine mais à travers une prospective sur dix ans,
permettant une vision générale à long terme, de
manière à assurer un service public de qualité,
réaliser les investissements nécessaires et baisser
à terme la fiscalité…"

UN REPORTAGE LA VOIX DU NORD 

 

 

REPORTAGE

Olivier Berger, Éric Dussart, Pierre-Laurent Flamen, Pascal Wallart

 


PHOTOGRAPHIE

Christophe Lefebvre, Edouard Bride, Max Rosereau


DIRECTION ARTISTIQUE
Quentin Desrumaux


DIRECTEUR DE LA REDACTION
Jean Michel Bretonnier